Chamarande

   

Extrait de la monographie faite par l’instituteur pour l’exposition universelle de 1900.

   

Situation :

Chamarande est entouré à l’ouest et au nord par des collines qui ont de 40 m à 60m d’élévation. Celles de l’ouest bien exposées au soleil levant, renferment des terres agricoles ou des jardins, ces terres étaient autrefois recouverts de vignes. Aujourd’hui le pied de ces collines touchent presque aux maisons depuis que dès 1892 des constructions se sont élevées de ce côté. On peut prévoir que dans un avenir peu éloigné un quartier s’étendra en cet endroit, et alors le chemin de fer d’Orléans traversera le pays dans sa partie haute.

 

Population, étendue : le territoire de Chamarande ne comporte que 555 hectares et la population est de 378 habitants y compris les 15 élèves internes du pensionnat des sœurs.

Ecarts : on rencontre la Tuilerie, la plaine de Bel air. Sur la plaine le long de la route de Paris à Orléans la ferme de Montfort puis enfin la ferme de la vieille Loste ou ancienne poste de Bonnes. C’est là en effet que passait jadis la grande route de Paris à Orléans dont on voit encore le tracé dans le chemin de terre.

Chamarande était bâti sur un terrain en pente, son altitude varie suivant les points où on se place. Le chemin de fer qui passe dans la partie élevée du village atteint  83 m . On peut fixer  de 70m  à 75m celle de la place de la mairie, partie centrale.

 

Nature du sol :les principales espèces de terrain : sur les bords de la Juine on trouve d’abord des prés, ensuite en s’éloignant de la rivière ce sont des terres franches puis des terres sablonneuses, sur le plateau on voit des terres argileuses puis encore des terres franches et quelques terres calcaires. La partie basse et la partie moyenne du village  sont formés d’un excellent terrain, la partie haute cependant repose sur un sol sablonneux.

 

Principales cultures : les terres cultivées sont en général de bonne qualité, et les principales cultures sont celles de pays agricoles : céréales, prairies artificielles,  pommes de terre, betteraves, etc..

Voici les superficies de chacune des céréales : blé 90 hectares, seigle 20 h, avoine 90h

Les étendues cultivées ( prairies artificielles ) sont : luzerne, trèfles, sainfoin,

Superficie ensemencées : pommes de terre : 15 ha, betteraves à sucre : 6 ha, betteraves 15 ha

La culture des asperges se fait sur une étendue d’environ  2 ha.

Depuis l’apparition du phylloxéra dans la région il y a 2 ou 3 ans la culture de vigne qui s’étendait sur 2 ha  a été abandonnée.

Nos arbres fruitiers à cidre, pommiers et poiriers sont au nombre de 500.

Le reste du territoire est occupé par les jardins : 5ha,  par les bois : 175 ha et par les prés qui ne sont pas cultivés : 60 ha.

 

Élevage du bétail  quoiqu’il y ait à Chamarande 60 ha de prés, on n’y fait pas d’élevage. Les prairies plantées de peupliers ne produisent que du mauvais foin utilisé dans les litières d’écuries ou d’étables.

Les principales fermes sont : vieille poste, Montfort, Bel air, La Tuilerie, la ferme du château, etc ( en tout 11 fermes ) qui comptent actuellement 41 chevaux , 55 vaches, 350 moutons et environ un millier de volailles : poules, canard , dinde, oies, pigeons.

Abeilles : on ne trouve dans le pays que 2 ou 3 ruchers ne comprenant que 90 ruches.

Gibier : des faisans sont élevés en grande quantité ( certaine années entre 1200 à 1500 ) dans le parc du château.

 

Vie économique

 

Industries : il existe sur notre territoire 2 carrières de grès, d’où l’on extrait des pavés remplacés par les pavés de bois. Une carrière a du être abandonnée et l’autre n’occupe plus que 3 ou 4 ouvriers dont le travail d’une année fournit environ 3500 pavés.

Une tuilerie briqueterie est établi dans notre localité au lieu dit la Tuilerie. Elle fabrique 500 000 briques et 700 000 tuiles par an. Les produits sont cuits dans un four à jet continu, à côté se trouve un four à chaux.

On trouve à Chamarande un serrurier, un cordonnier et 2 entrepreneurs de maçonnerie. Un atelier de menuiserie équipé d’une machine à vapeur avec 2 ou 3 ouvriers .Le maître maçon occupe généralement 5 à 6 ouvriers et le deuxième 1 ou 2 ouvriers.

On voit encore ici deux scieurs de long qui le plus souvent sont occupés au château.

La plupart des jeunes qui n’ont pas d’aptitude pour l’agriculture quitte le pays se dirigeant presque tous vers Paris et vont dans le commerce et l’industrie, d’autres après avoir travaillé au potager du château deviennent jardinier.

 

Commerce : 4 , depuis quelques années seulement notre commune possède une boulangerie et une épicerie.

  1. Le café hôtel de la fraternité
  2. La deuxième maison de commerce tient l’épicerie, un débit de boisson et tabac et s’y ajoute de la mercerie et vaisselle.
  3. Une boucherie ( place de la mairie, en face de l’école ), elle tient un débit de vin et liqueur et  c’est la seule auberge du pays où il y ait écuries et remises pour le logement des chevaux et voitures des voyageurs.
  4. L’épicerie au coin de la rue des Boulons, est accompagnée d’une boulangerie pâtisserie et d’un café restaurant.

 

Il y a aussi un marchand de moutons.

Il n’y a ni marché, ni foire.

 

Pour ce qui est des objets d’habillement, l’achat en est généralement fait à Paris cependant les tailleurs de Lardy et d’Etrechy font ici quelques affaires. La plupart des toilettes des Dames sont faites chez les couturières d’Etrechy et d’Étampes.

L’acquisition des bestiaux nécessaires à la culture se fait d’ordinaire à la foire qui  a lieu chaque mois à Étampes et appelé marché franc.

 

Outre les asperges, les autres produits du sol sont petits pois, haricots verts etc. mis en en gare à Chamarande sont envoyés à Paris et vendus aux halles. On expédie encore sur Paris foin, paille, pommes de terre mais les blés seigles, avoines sont généralement vendus au marché d’Étampes

 

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